jeudi 1 décembre 2011

Mohamed Uharun



Massin Uharun... une légende !    Mohamed  Uharun




Il est natif du 13 avril 1949 à Tifrit, à Akbou, Mohamed, dit Massin Uharun, vaillantmilitant de la cause amazighe et identitaire qui sacrifia toute sa vie au service de cecombat.Il est l'un parmi les poseurs de bombes de 1976 dans les locaux du journal ElMoudjahid  qui  symbolisait  l'Etat répressif incarné par la dictature inique deBoumediène. Fils de martyr de la Révolution, le jeune Mohamed entre à l'universitépour des études techniques après le lycée de Dellys. Et c'est justement à cettepériode que le jeune militant, fondateur de l'Organisation des forces berbères, pritconscience de sa réalité culturelle et s'engage avec convictions dans la lutte,notamment en tant que militant de l'Académie berbère. Le 2 mai 1976, le tribunalmilitaire de Médéa le condamne, avec ses coéquipiers, à perpétuité dans l'affaire desposeurs de bombes. Il connaîtra les pires sévices dans les sinistres geôles sous lerègne de Boumediène et ensuite celui de Chadli, témoignait, Ferhat Mehenni, un deses proches amis qui l'a revu, en 1986 à Lambèse (Tazoult). Plus de onze ans deprison dans des conditions inhumaines, avec son lot de torture physique et moraleque Massin subissait sans pour autant fléchir devant ses bourreaux [1]. Il étaitconvaincu que seul le combat des hommes et des femmes engagés avecengouement peut aboutir. Il est parmi les rares militants à avoir accepté ce sort et seà donner corps et âme à ses convictions. Son geste était tellement symbolique quela jeunesse kabyle voyait en lui un héros que ni la répression, ni la terreur desservices du pouvoir ne pouvaient faire plier.Massin Uharun est ce militant type qui n'avait pas peur d'affronter la police militairede Boumediène. Il l'a fait et l'histoire des poseurs de bombes restera, à jamaistémoin, d'abord de l'engagement de ces hommes pour reconquérir leur droit àl'expression dans leur langue et surtout l'engagement de la Kabylie pour abolir unsystème dictatorial pour, enfin instaurer une démocratie tant espérée ! Il n'était passeulement ce militant engagé sur le terrain, mais il était aussi un poète et unchercheur. De nombreux poèmes ont été composés bien avant sa longue périoded'emprisonnement, ainsi que des recherches dans la langue et culture amazighes. Ilsera " gracié " le 5 juillet 1987. Depuis cette date, Massin redoublait d'effort etd'engagement en faveur de son digne combat, celui de l'amazighité. Même s'il avécu une vie pleine de tourments et de peines, Massin restera ce digne fils de laKabylie combattante et engagée. Il mourut le 22 mai 1996, sans avoir le tempsd'accomplir sa mission, laissant derrière lui une veuve et deux orphelines, mais touteune histoire de bravoure et de dignité. Treize années se sont écoulées depuis sadisparition tragique, des suites d'une longue maladie qu'il a contractée en prison,mais sans pour autant que son nom soit oublié.

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