jeudi 1 décembre 2011

Lalla Fatma N'Soumer


Lalla Fathma N'Soumer son vrai nom Fathma Sid Ahmed, est née en 1830 en Haute Kabylie, région nord-est de l'Algérie, dans un village du nom de Ouerdja, proche de Ain El Hammam. Fille du cheikh Ali Ben Aissi et de Lalla Khlidja, son père est le chef d'une école coranique liée à la zaouïa Rahmania de sidi Mohamed ibn Abderahmane Abu Qabrein. Fathma mémorise le Coran très jeune en écoutant son père psalmodier les versets. Elle est de souche maraboutique, d'une grande beauté, d'après la tradition orale et les icônes qui lui sont consacrées. Comme il est de coutume dans ces régions et à cette époque, on veut la marier. Malgré la multitude de prétendants, elle refuse. Ses parents déclarent qu'elle est possédée et l'enferment dans un réduit. Elle en sort transformée : Dieu lui a révélé sa foi. Sa famille insiste pour la marier refusant de voir que leur fille est déjà ailleurs. Elle est mariée de force à son cousin, refuse de consommer le mariage et se retrouve rapidement répudiée. Effet fatal, elle est mise en Quarantaine ainsi que sa famille. A cette période de sa vie. Fathma est prise pour folle. Elle passe des journées à marcher, elle arpente entre le lever et le coucher du soleil les montagnes de son village. Elle demande à quitter son village pour rejoindre son frère, cheikh du village de Soumer. Sous sa protection elle se met à apprendre le Coran et l'astrologie. Après la mort de son père, elle dirige avec son frère l'école coranique. Elle enseigne le Coran aux enfants et s'occupe des pauvres.

La combattante [modifier]
Fathma, alors à la fin de l'adolescence, acquiert une bonne réputation, surtout elle développe une grande capacité à la prédiction et au règlement des litiges. C'est ainsi qu'elle confie à son frère ses rêves tourmentés. Elle lui dit : « Toutes les nuits je vois des armées venir nous envahir, nous devons nous préparer. » Son frère entend ses prédications et lance un appel à la mobilisation dans son villages avoisinants. Les batailles qui ont eu lieu en Kabylie furent nombreuses et sanglantes à cette époque; celles que Fathma N'Soumer a menées sont restées mémorables. Fathma donne lors de la bataille de Oued Sebaou en 1854 une leçon de courage et de détermination alors qu'elle n'avait que vingt-quatre ans. Elle passe des années à organiser une armée de femmes et d'hommes pour riposter au conquérant. En 1847, elle a accepté de se joindre aux résistants de la région, les Chérifs Si Mohamed EI-Hachemi et Bou-Baghla. A la mort de ce dernier, en 1854, la résistance contre les troupes du maréchal Randon, estimées à 13 000 hommes dirigés par les généraux Mac Mahon et Maissiat. Le marchal Randon, dépité par la défaite, tente de trouver des appuis en Kabylie pour trouver la cachette de Fathma et de son armée. Cela ne fait qu'accentuer la réputation de l'héroïsme de Fathma qui est transmise par les chants et des louanges à travers les montagnes, Plusieurs batailles ont été livrées, dirigées par cette femme dont la renommée s'étendait de plus en plus à travers la Kabylie. Les défaites successives ont mené le général Randon à déclarer le cessez-le-feu. Fathma profite de ce repli pour préparer ses troupes. Des appuis s'organisent à travers le pays : fabriques d'armes, entrainement des troupes, réserves alimentaires. Après trois ans, l'armée française qui est aussi renforcée constitua des « goums » avec des chefs ralliés, Randon demanda des renforts lorsqu'il attaqua par surprise les Aït Iraten, ses forces atteignirent 35 000 hommes. les combats furent féroces. Fathma appelle ses troupes à lutter pour la liberté et à un ultime effort pour battre l'ennemi. Les batailles sont perdues. Les chefs furent contraints de se rendre : Si Hadj Amar, Si Seddik Ben Arab, Si El-Djoudi et Sidi Tahar. Fathma trouva refuge dans la zaouïa de Si Tahar Ben Mahieddiene à Tourtatine, près de Tablat (à 100 km à l'est de Médéa, dans la commune d'EI-Aïssaouia). Arrêtée le 27 juillet 1857 dans le village de Takhlijt Ath Atsou, près de Tirourda et incarcérée. Sa riche bibliothèque contenant des travaux religieux et scientifique est détruite par l'armée française. Affectée par la mort de son frère en 1861, elle meurt en 1863 à Béni Slimane à l'age de trente-trois ans, suite à l'épreuve de son incarcération.

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