La combattante [modifier]
Fathma, alors à la fin de l'adolescence, acquiert une bonne réputation, surtout elle développe une grande capacité à la prédiction et au règlement des litiges. C'est ainsi qu'elle confie à son frère ses rêves tourmentés. Elle lui dit : « Toutes les nuits je vois des armées venir nous envahir, nous devons nous préparer. » Son frère entend ses prédications et lance un appel à la mobilisation dans son villages avoisinants. Les batailles qui ont eu lieu en Kabylie furent nombreuses et sanglantes à cette époque; celles que Fathma N'Soumer a menées sont restées mémorables. Fathma donne lors de la bataille de Oued Sebaou en 1854 une leçon de courage et de détermination alors qu'elle n'avait que vingt-quatre ans. Elle passe des années à organiser une armée de femmes et d'hommes pour riposter au conquérant. En 1847, elle a accepté de se joindre aux résistants de la région, les Chérifs Si Mohamed EI-Hachemi et Bou-Baghla. A la mort de ce dernier, en 1854, la résistance contre les troupes du maréchal Randon, estimées à 13 000 hommes dirigés par les généraux Mac Mahon et Maissiat. Le marchal Randon, dépité par la défaite, tente de trouver des appuis en Kabylie pour trouver la cachette de Fathma et de son armée. Cela ne fait qu'accentuer la réputation de l'héroïsme de Fathma qui est transmise par les chants et des louanges à travers les montagnes, Plusieurs batailles ont été livrées, dirigées par cette femme dont la renommée s'étendait de plus en plus à travers la Kabylie. Les défaites successives ont mené le général Randon à déclarer le cessez-le-feu. Fathma profite de ce repli pour préparer ses troupes. Des appuis s'organisent à travers le pays : fabriques d'armes, entrainement des troupes, réserves alimentaires. Après trois ans, l'armée française qui est aussi renforcée constitua des « goums » avec des chefs ralliés, Randon demanda des renforts lorsqu'il attaqua par surprise les Aït Iraten, ses forces atteignirent 35 000 hommes. les combats furent féroces. Fathma appelle ses troupes à lutter pour la liberté et à un ultime effort pour battre l'ennemi. Les batailles sont perdues. Les chefs furent contraints de se rendre : Si Hadj Amar, Si Seddik Ben Arab, Si El-Djoudi et Sidi Tahar. Fathma trouva refuge dans la zaouïa de Si Tahar Ben Mahieddiene à Tourtatine, près de Tablat (à 100 km à l'est de Médéa, dans la commune d'EI-Aïssaouia). Arrêtée le 27 juillet 1857 dans le village de Takhlijt Ath Atsou, près de Tirourda et incarcérée. Sa riche bibliothèque contenant des travaux religieux et scientifique est détruite par l'armée française. Affectée par la mort de son frère en 1861, elle meurt en 1863 à Béni Slimane à l'age de trente-trois ans, suite à l'épreuve de son incarcération.
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