Des
civilisations entières sont faites de poésie. La notre ne
démérite pas moins et Hmed le prouve avec justement force de
poésie. Notre poète Hmed Lehlu transgresse les formes établies.
Il les a bousculées pour libérer la poésie kabyle de ses anciens
cadre rigides. Il se laisse guider par l'aventure intérieure de
sa pensée jusqu'à épuisement de la voix des mots. Cette
rébellion vis à vis des formes établies marque un tournant dans
la production de genre littéraire. Pourtant des signes anciens
de la poésie kabyle attestent déjà des poèmes à forme longue. Il
y a donc comme un mélange de libération et de réappropriation de
cette forme.
lorsque Hmed déclame sa poésie, on entend plus qu'une
versification: un discours sur soit qui ne s'accommode guère des
mesures syllabiques. La mesure est vite engloutie dans la
profondeur de l'énoncé. Les mots s'engrangent et donnent le
besoin de suivre l'aventure racontée par le poète.
La poésie chez Hmed Lehlu n'est pas refuge. Il la veut une piste
menant l'objectif à
bon port. Son poème Amessebrid est une révélation sur les
capacités de la longue kabyle à dire le monde. Ce poème le
hissera au premier rang et obtient ainsi le premier prix lors
des journées de poésie amazigh en 2003. On peut nous aussi
parler de l'égérie de Hmed Lehlu et revendiquer ainsi notre part
dans l'interprétation du monde.
Abdennour Abdesselam
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